Présentation.
Par Monsieur Louis Charpy extrait de son ouvrage "Sous le ciel de vaux en Bugey" aux éditions les "Imprimeries réunies"
Lorsque le touriste quitte les abords de la ville d'Ambérieu pour se diriger vers Lagnieu et Grenoble, il aperçoit bien vite sur sa gauche l'entrée d'un vallon ou plutôt d'une gorge étroite resserrée entre deux collines dont la ligne est brisée de distance en distance par des roches abruptes et grisâtres.
A Gauche , à l'entrée du vallon, la flèche élevée du sanctuaire de Nièvre attire le regard, puis soudain, au pied de ce monticule pittoresque, apparaît comme par enchantement le petit village de Vaux en Bugey.
Touristes et promeneurs, si vous êtes amoureux du charme primitif de la nature, venez faire connaissance avec ce coin charmant.
Après avoir quitté la nationale 75 et parcouru environ un kilomètre, vous trouverez l'entrée du village et d'instinct vous serez attirés vers lui. c'est là que se trouve les conseils et le réconfort. L'habitant de vaux en Bugey est serviable par nature. Il sait juger le connaisseur qui se confie à lui. Il aime quiconque vient explorer son village parce qu'il est persuadé que partout ailleurs, il n'y en a pas de plus beau.
C'est d'ailleurs autour d'une spécialité du cru que s'établit le programme détaillé d'une visite prometteuse, Et comment résister à la tentation de propositions alléchantes ?
Ici, ce n'est pas une de ces monotones bourgades dont une unique rue interminable trace tout le plan, mais une composition élégante de son centre moyenâgeux bâti autour de l'église. Aussi va-t-on de surprise en surprise en découvrant l'aspect original de ses vieilles maisons construites autrefois dans l'enceinte des fortifications dont les vestiges apparaissent de toutes parts. Ce n'est pas non plus sans une certaine émotion que l'on parcourt avec curiosité ses vieilles ruelles pavés autrefois de galets de rivière. Les maisons de la rue circulaire, dite Ferrachat (voir association "les amis de la rue Ferrachat"), et celles autour de l'église; conservent encore quelques fenêtres à meneaux datant du XV siècle. Il reste aussi une tour bien conservée et des traces des anciennes portes de la ville avec d'autres vestiges de ce que le village fut autrefois.
Chut ! un petit ruisseau ! C'est le Buizin. Son nom est doux à prononcer comme l'eau limpide et cristalline qui coule dans son lit rocailleux. C'est ce ruisseau qui donne un certain charme à ce village, il le longe, il le berce, il l'arrose, il le rafraîchit , et il se pare de ses vieux ponts minuscules, bien , sûr , et d'un solide quai sur toute sa rive droite.
L'église avec son clocher furent construits en 1827 - 1828 sur l'emplacement d'une autre église ancienne et rénovée au XVII siècle, et peut-être d'une autre encore plus ancienne construite sur l'emplacement d'un vieux château dont nous ne savons rien.
Non loin de là, au nord, une autre place du village, la place des Terreaux , spacieuse et ombragée, à été aménagée au début du XXeme siècle sur l'emplacement des vieux <<grangeons>> et des anciens fossés comblés de la petite forteresse.
Pour avoir un panorama complet , il faut maintenant accéder au parvis de la chapelle de Nièvre. Cet emplacement situé au premier gradins de nos montagnes permet de découvrir à la fois la montagne et la plaine.
Le petit escalier de pierre est celui qu'empruntait autrefois les nombreux pèlerins d'alentour; Le vieux chemin rapide et pittoresque subsiste encore, mais l'accès normal des voitures s'effectue par une route établie en 1958 sur le versant sud pour desservir le cimetière.
En gravissant la colline, on aperçoit la chapelle avec son portail ogival, son petit clocher, et sa flèche aiguë hardiment lancée dans les airs.
De la terrasse, un magnifique paysage se déroule à l'infini. C'est tout le panorama de Vaux en Bugey qui rayonne dans sa beauté.
Au premier plan, le village et en son centre, le clocher octogonal. Tout autour les maisons anciennes avec leurs vergers et leurs jardins, Dans périphérie, des quartiers nouveaux et des maisons individuelles modernes sont réparties rationnellement dans un cadre agréable et fleuri.
Transversalement, au delà de l'agglomération, on distingue la ligne de chemin de fer d'Ambérieu - Villebois avec la gare de Vaux et le nouvel entrepôt de Saint-Gobain.
Un peu plus loin, une double rangée d'arbres bordent la route nationale 75 Tournus-Grenogle (autrefois, Châlon-sur-Saône - Sisteron).
Plus loin encore, c'est la plaine que baigne les eaux rapides du Rhône et de la rivière d'Ain.
Au fond de ce
premier tableau, les montagnes du beaujolais et du Dauphiné.
<<A droite, ce sont
de riches coteaux de vignes, veinés ça et là
de rochers gris, enguirlandés de lierre et que dorent chaque matin
les premiers rayons de soleil>>
(citation tirée de la brochure N.D.N, F.hugonnet, 1906).
Sur ces coteaux, un plateau boisé sur lequel on retrouve les vestiges du château de vernaux qui le dominait au Moyen Age. De nos jours, le tout est recouvert d'arbustes sauvages et de broussailles envahissantes. En bas et à droite, la route de Bettant serpente au flanc de la colline avant d'y rejoindre la crête du bois.
<<A Gauche, c'est une vallée délicieuse sillonnée par les eaux argentées du Buizin>> (citation tirée de la brochure N.D.N, F.hugonnet, 1906). C'est la charmante vallée de Vaux-Fevroux (autrefois appelée Vallée fiévreuse) mais aussi la vallée du gaz naturel découvert par hasard au début du XXeme siècle. L'évocation de ces souvenirs ne doit certes pas ternir les réalités persistantes de la beauté de cette vallée séduisante.
tout d'abord,
quelques maisons éparses, puis l'usine des <<guipages du Buizin>>
qui semble vouloir se dérober parmi les grands arbres. Un peu plus
loin, on distingue le hameau de Vaux-Fevroux avec ses anciennes maisons
bien tenues et son petit square rustique aménagé en 1972
avec de vieilles pierres et un bec de gaz qui nous fait penser à
une autre époque;
<<En
quittant le hameau, le vallon se prolonge du côté de la montagne
et finit en forme de cirque>> (citation tirée de la brochure
N.D.N, F.hugonnet, 1906). entrecoupé d'un encavement entre les rochers
et d'où s'élance en deux cascades les eaux capricieuses du
torrent du Buizin. Le coin est impressionnant et sauvage ; il faut aller
escalader ses rochers ruiniformes et enjamber par endroits les bizarreries capricieuses de la nature pour découvrir avec stupéfaction
tout le charme de ce cours d'eau mouvementé et pittoresque.
Sur les sommets, tels une falaise, de grands rochers taillés à pic surplombent la vallée. Sur les pentes, les taillis de la forêt communale et au-dessous les plantations de sapins ainsi que les buissons sauvages qui envahissent peu à peu la place des vignes abandonnées.
Dans le creux de la vallée, la route de la montagne et de chaque côté les prés, les plantations et les vignes.
Plus à
gauche , sur l'autre flanc du coteau, au-delà de la gorge du vallon,
sur le territoire de Lagnieu, se cache l'imposante tour de Montverd. C'est
une grande dame corpulente, bien conservée, et qui , par candeur,
ne veut pas dévoiler son âge.
Il est probable, cependant ,qu'elle
a depuis longtemps dépassé le millénaire. La robustesse
de sa constitution lui à permis de braver l'injure des siècles.
Cette tour mastodonte de forme cylindrique, ornée de sa couronne
crénelée, sans voûte ni toiture reste là, toujours
debout ; seule sa croix à été brûlée
par la foudre entre 1945 et 1950.
De notre point de mire, nous avons découvert des choses étonnantes par leur diversité: le mont et la plaine, la forêt , le champ et la vigne , la terre et l'usine , la maison d'hier et celle d'aujourd'hui , le modernisme et les vestiges du passé , le torrent et le fleuve et tout ce qui touche à la vie même des habitants de ce vieux pays.
Derrière
nous le cadre est d'une autre nature.
La présence
du sanctuaire de Nièvre à cet endroit à toujours intrigué
les populations de notre contrée. Ses origines , sa tradition, sa
nature mystique , son originalité et son horizon immense justifie
son passé glorieux.
En ces temps immémoriaux, alors que l'homme était encore incapable de procéder à une démarcation entre la matière et l'esprit, l'endroit était, paraît-il voué à des déesses mythiques, Minerve ou Isis, peu importe, si ce n'est que ces divinités étaient déjà censées être les protectrices des familles et des enfants.
Le christianisme ,implanté depuis près de deux millénaires dans notre pays, a inculqué à nos ancêtres le culte de la Vierge Marie, mère de Jésus et pour les chrétiens, mère spirituelle de tous les hommes.
Et naturellement, à Vaux, comme à Lyon et à Marseille et en beaucoup d'autres lieux sur la terre de France, un sanctuaire lui à été dédié et l'on sait que nos ancêtres étaient plus avides de foi que de science, mais de nos jours y a-t-il incompatibilité absolue entre celle-ci et celle-là ?
Aussi l'être humain peut-il sans se renier lui-même, rester insensible à l'appel d'une mère qui lui tend les bras ? .Pour beaucoup, Notre-dame de Nièvre est la gardienne du village, elle veille sur son avenir et semble le protéger toujours car elle est depuis longtemps témoin des évènements heureux ou graves, qui ont bouleversé son petit peuple. placée entre les deux cimetières, elle semble couvrir par l'ombre de son sanctuaire la dépouille des ancêtres qui l'ont visitée autrefois.
Pour la foi des uns , la superstition des autres, l'indifférence réelle ou apparente mais respectueuse, de beaucoup ; la flamme scintillante des cierges est toujours présente pour illuminer les voûtes et éclairer les regards confiants.
Le Coran dit que le paradis est au pied des mères ; C'est vrai : le nôtre , celui de cette terre, il est à nos pieds; là devant nous, c'est .